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LETTRE OUVERTE AU RAV HAYA
Monsieur le Rabbin Ron Haya,

Monsieur le Rabbin,

Je viens de prendre connaissance de votre intervention qui avait pour thème la conduite à tenir face aux sanglantes tragédies dont l’objet meurtrier vise la Communauté juive française. Cette nouvelle épreuve qui entraîne la mort d’innocents vous a conduit à réfléchir sur de nouvelles bases d’approche,  quant au sens   que pourrait revêtir  cette nouvelle épreuve.

Vous en profitez pour initier un processus novateur sur la vision de  la souffrance  qui me paraissant lié à ma récente intervention ne m’autorise pas à  en prendre acte sans tenter d’en appréhender la qualité  de son auteur
J’observe que si vous ne rejetez pas la perspective expiatoire de ces dramatiques évènements, vous ne leur accordiez plus  l’exclusivité de  l’estimation affligeante sur la Shoah qui vous avait conduit à soutenir l’insoutenable,  en déclarant que « La solution finale » était un « immense bienfait » pour Israël. Observation qui avait motivé mon intervention.

La nuance rectificative de votre exposé par la connotation que sous tend votre insistance à confirmer l’impuissance voire  l’ignorance de l’homme face aux mécanismes impliquant la souffrance et la mort, assurait que vous entendiez vous rétracter, ou pour le moins,  nuancer vos conclusions. Cette promptitude m’oblige, à mon tour, à reconnaître en vous une propension à la noblesse dont je n’ai pas su imaginer la réalité.

Considérant que cette dénonciation est désormais inadéquate et sans objet, je vous prie  de juger les propos tenus à votre endroit comme  nuls et non avenus.
Je vous prie également d’accepter excuses et regrets, quand bien même,  ma récusation  vous aurait aidé à prendre  la mesure de l’indignation que l’emploi du mot « bienfait » à propos de la Shoah ne manquait pas de générer.

Soyez assuré, Monsieur le rabbin de l’estime, dans laquelle sont tenus celles et ceux dont l’erreur devient mérite, parce que la mémoire accorde au  courage de l’aveu une place bien plus grande qu’à la faute.

Je vous laisse l’opportunité de décider l’éventuelle publication de la présente dans les organes de votre institution. Ce texte sera dans l’heure qui suit publiée sur mon blog et dans Facebook.

Recevez, Monsieur le rabbin, l’assurance de ma considération respectueuse.


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