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exilFortement enraciné,  un  mythe  a contribué à lier la dispersion juive à la crucifixion  dont elle serait le châtiment. L’avantage théologique à cette lecture est évident. Le peuple Juif, non seulement coupable de non-reconnaissance mais de crime sur la personne messianique et « divine » de Jésus,  serait  immédiatement puni : Jérusalem est décimée, le temple détruit et les objets du culte prennent la route de l’exil avec le peuple Juif.

 

Cette réalité qu’on tente de nier aujourd’hui ne s’est pas, pour autant accompagnée d’une volonté franche de récuser ceux qui, parmi les Pères de l’Eglise en furent les véhéments défenseurs

 

On comprend mieux les réticences chrétiennes pour la Renaissance de la « Nation Juive » Les oppositions au sionisme,  notamment la fin de non-recevoir à Herzl venu au Vatican demander l’aide du Saint Siège. Tenu par l’interprétation théologique, le Vatican ne pouvait apporter caution à la renaissance d’Israël sans discréditer l’enseignement traditionnel des Pères de l’Eglise pour qui l’errance d’Israël est un châtiment à perpétuité.                                                               exil 2

 

Soutenir la thèse de la dispersion punitive obligerait, entre autres,  à ce que celle-ci ait été  postérieure au supplice.  Or, ce n’est pas le cas.  A l’époque où Jésus apparut une Diaspora importante était déjà constituée.

 

Loin de s’effondrer la résistance judéenne est restée vive comme le démontrent les faits d’armes Judéens en 132 contre les Romains. La Résistance armée s’accompagne d’un formidable effort d’authentification. C’est ainsi que du II au Vème siècle le Talmud de Jérusalem fut composé pendant qu’en exil le Talmud de Babel voyait son influence rayonner.

 

Le mythe de la dispersion vise à Justifier la perpétuité de la condamnation théologique et explique les réserves chrétiennes à soutenir  la Renaissance d’Israël. Elles  s’inscrivent dans les conséquences d’un  antijudaïsme doctrinal confirmé par l’Encyclique Mysticis corpori Christi, réquisitoire implacable et condamnation sans appel du Judaïsme.

montesquieu

La haine et l’ORGUEIL ont généré la certitude qu’Israël était déchu, oublier l’IDENTITE DU PEUPLE REDEMPTEUR, c’est croire que la force fonde le droit…

 

Montesquieu

Rappelons-nous  l’intuition prophétique de MONTESQUIEU, dans « Très humble remontrance aux Inquisiteurs d’Espagne et de Portugal qui circonscrit « le seul crime d’Israël » : « Vous faites passer par le fer et par le feu ceux qui sont dans cette erreur si pardonnable, de croire que Dieu aime encore ce qu’il a aimé… »

 

 

N/B  A CONSULTER : « La dispersion d’Israël, fait historique et mythe théologique » par Jules Isaac.

 

 

 

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