Certes, on ne fourbit plus ses armes et la querelle théologique semble avoir trouvé sa place au placard des vieilleries. L’heure est à l’apaisement. Néanmoins, la rivalité est toujours perceptible car la doctrine n’a pas suivi la grande agitation suscitée par Vatican II.
Tout se passe comme si on avait pris en compte le « changement d’attitude » sans pour autant modifier les vérités doctrinales anti Judaïques qui sont toujours proclamées. Il faut dire que ce changement de comportement est bien plus consécutif à une mode libérale de dimension planétaire qu’à une prise de conscience effective et sincère de la nécessité de s’amender.
Notons que la mention « Juif perfide » supprimée du rituel du Vendredi Saint doit être mise à l’actif de l’historien Jules Isaac qui en 1957 se rendit à Rome pour en faire requête au pape. i
La lenteur excessive manifestée pour la reconnaissance de l’Etat d’Israël par le Saint Siège témoigne des réserves vaticanes à propos du sionisme.
Bref où en est-on aujourd’hui ? Le discours est apaisant, serein et l’on serait sur le point de confirmer que l’Eglise a tourné la page de l’anti-Judaïsme véhément si de multiples indices, émanant du souverain pontife lui même n’indiquaient que l’enseignement traditionnel, source du ressentiment est maintenu. Or, cet enseignement des Pères de l’Eglise, matrice de l’anti Judaïsme doctrinal est préservé, tel quel, sans qu’une modification réparatrice ne soit envisagée.
L’ Encyclique de Pie XII publiée en 1943 Mysticis corpori Christi est la dernière manifestation haineuse officielle anti-judaïque de l’Eglise. La tradition juive y est « condamnée à mort » et l’Eglise refuse de fournir des explications à ce sujet.
Il y a là matière à encourager le ressentiment haineux.
Non, l’Eglise n’a pas tourné cette page!