Flux pour
Articles
Commentaires

Qu’Israël puisse avoir des alliés qui ne soient pas des amis se comprend et s’admet. Le contraire, par contre, pose question. Un ami, n’est-il pas d’abord un allié ? Mais avant d’aller plus loin dans la démonstration, il faut définir, ce qu’est l’amitié entre Etats. C’est une des formes supérieures de l’utopie et de l’illusion, car tout le monde sait qu’entre Etats, il n’y a que des intérêts. L’Etat est une entité propre dont l’exercice même de la raison lui est personnel et relève parfois du secret. La Raison d’Etat n’est-elle pas le nouveau Baal à qui tout doit être sacrifié ? Kafka en dresse un portrait édifiant de ce monstre moderne dans « Le château. »

Parler d’amitié, c’est vraiment une façon de parler, quand il s’agit d’Etats. Le seul qui se soit risqué à appeler Israël, « notre ami, notre allié, » fut le général de Gaulle. L’illusion n’a pas été entretenue bien longtemps et l’on sait comment cette amitié a « évolué. » Au niveau des relations entre les nations du monde et Israël, il ne semble pas, qu’à l’alliance, (si alliance, il y a !) on puisse rajouter un supplément, un lien qui ne serait ni un intérêt, ni une convergence particulière sur un point économique, politique ou militaire. Pourquoi ?

Parce que derrière ces éventuels liens, il y a le poids de l’histoire, des habitudes, des mentalités, qui font que nul ne peut nier sérieusement que l’amitié entre Etats ne commence d’abord par un apprentissage des peuples qui apprennent à se connaître, à s’estimer et dont les gouvernants, en proclamant l’amitié respective, ne font que mettre en forme des réalités préexistantes.

Les Juifs Français ont à l’évidence, joué le jeu de la loyauté envers la France et persévèrent dans le service au pays. Nombreux sont les Français de souche qui ont des amis Juifs. Toutefois, globalement parlant, l’amitié n’a pu s’exercer que, dans la mesure où les Français seraient parvenus à évacuer une partie des préjugés, voire de l’aversion, qu’une culture initialement anti judaïque, puis antisémite, a entretenus depuis des siècles. Nombreux y sont parvenus. Ils portent le visage de la France évoqué par Malraux, lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon. Mais ce poids des mentalités explique, partiellement, les réserves françaises à l’égard d’Israël.

Or, ce qui est vrai pour la France ne l’est pas moins pour l’Italie, l’Espagne…et l’Allemagne, bien entendu. Les reliquats de cette suspicion pèsent encore très lourd dans le non-dit des relations entre ces pays et Israël. Sinon, pourquoi cette apathie de Roosevelt et Staline à l’égard des Juifs durant la Shoah ?

Quant aux alliances, elles sont possibles, souhaitables. Mais à vrai dire, et, à priori, il semble qu’elles s’établissent bien plus à l’avantage des pays alliés qu’à celui d’Israël lui-même…car une alliance s’entend comme convergence sur une politique et il n’y a pas similitude sur l’orientation générale.

Quel pays oserait proclamer que l’affaire palestinienne est une supercherie ? L’affirmer permettrait une alliance et peut être plus ! Et pourtant, c’est par leur position sur cette question que les nations se révèleront. Toute alliance conclue sur la banalité de la mystification palestinienne profitera bien plus aux alliés. Parce qu’entre autres, les alliés ne courent pas les mêmes dangers qu’Israël et celui-ci est en première ligne pour combattre un ennemi qui menace la liberté du monde.

. Une alliance ne doit pas être confondue avec la manifestation d’un accord portant sur des domaines fragmentés d’activités diverses, technologiques, scientifiques ou autres.

Donc, à la question, « Israël a-t-il besoin d’amis ou d’alliés ? » Il apparaît que la réponse soit tout à fait subsidiaire par rapport à une priorité qui concerne Israël d’abord et pourrait être ainsi formulée : « Si Israël parvient à devenir lui-même, c’est-à-dire à marquer l’Etat de la spécificité juive que le monde semble redouter, la question relative aux amis ou aux alliés sera implicitement résolue.

Au niveau des relations entre les nations du monde et Israël, il ne semble pas, qu’à l’alliance, (si alliance, il y a) on puisse rajouter un supplément, un lien qui ne serait ni un intérêt, ni une convergence particulière sur un point économique, politique ou militaire. Pourquoi ?

Parce que derrière ces éventuels liens, il y a le poids de l’histoire, des habitudes, des mentalités, qui font que nul ne peut nier sérieusement que l’amitié entre Etats ne commence d’abord par un apprentissage des peuples qui apprennent à se connaître, à s’estimer et dont les gouvernants, en proclamant l’amitié respective ne font que mettre en forme des réalités préexistantes.

Les Juifs Français, ont à l’évidence joué le jeu de la loyauté envers la France et persévèrent dans le service au pays. Nombreux sont les Français de souche qui ont des amis Juifs. Toutefois, globalement parlant, l’amitié n’a pu s’exercer que si les Français sont parvenus à évacuer une partie des préjugés, voire de l’aversion, qu’une culture antisémite a entretenus à l’égard des Juifs. Ce poids des mentalités explique, partiellement, les réserves françaises à l’égard d’Israël.

Or, ce qui est vrai pour la France ne l’est pas moins pour l’Italie, l’Espagne…et l’Allemagne, bien entendu. Durant des siècles, on a appris à suspecter les Juifs. Des reliquats de cette suspicion pèsent encore très lourd.

Quant aux alliances, elles sont possibles, souhaitables. Mais à vrai dire, et, à priori, il semble qu’elles s’établissent bien plus à l’avantage des pays alliés qu’à celui d’Israël lui-même…car alliances s’entend comme convergence sur un point politique. Et une alliance ne doit pas être confondue avec la manifestation d’un accord portant sur des domaines fragmentés des activités diverses, technologiques, scientifiques ou autres. Quel pays oserait proclamer que l’affaire palestinienne est une supercherie Dans l’approche de cette définition, les directions convergentes de politique générale relevant de l’utopie, les alliances profiteront bien plus aux alliés. Parce qu’entre autres, Israël est en première ligne !

Donc, à la question, « Israël a-t-il besoin d’amis ou d’alliés ? » Il apparaît que la réponse soit tout à fait subsidiaire par rapport à une priorité qui concerne Israël d’abord et pourrait être ainsi formulée : « Si Israël parvient à devenir lui-même, c’est-à-dire à marquer l’Etat de la spécificité juive que le monde semble redouter, la question relative aux amis ou aux alliés sera implicitement résolue.

11 Réponses à “ISRAËL A T-IL BESOIN D’AMIS OU D’ALLIES ?”

  1. elyane dit :

    c’est terrible cette question, qui ne se pose QUE POUR ISRAEL!!!
    mais je suis ok avec votre analyse!
    LE HAIM ARNOLD

    • Effectivement seul Israël se pose ce genre de questions. Israël est aussi seul dans certaines de ses certitudes et affirmations. Mais comme dit l’adage « ne vaut-il pas mieux être seul plutôt que mal accompagné!!!!
      Les coups de pastis sont plutôt rares!
      Léhaïm Elyane

  2. Marion dit :

    Vous parlez d’alliance et d’amitié, vous parlez des relations Europe/Israel, mais vous n’évoquer pas les Etats-Unis. Pourtant, si il y a bien, a mon avis, un pays avec lequel Israel a fait alliance, c’est bien avec les USA. Les Etats-Unis ont largement (pour ne pas dire toujours) soutenu la cause israélienne. Je pense même, que l’on peut parler d’amitié entre les Américains et les Israéliens, et donc, à fortiori, entre Israel et les Etats-Unis. Vous évoquiez l’Histoire, et les mentalités- Justement, les Israéliens et les Américains ont des liens historiques et ont des mentalités qui se rapprochent. Je pense notamment au fait que les Américains partagent avec les Israéliens la « conquête » d’une nouvelle terre, la construction d’un pays démocratique, et bien sûr, un lien fort avec la religion.
    Que pensez vous de cela? Ne pensez-vous pas qu’on puisse parler d’alliance et d’amitié entre Israel et les Etats-Unis?
    Ps: Je pense que vous devez connaitre la base de la langue hébraique; j’aurai voulou savoir comment traduire l’expression « Liberté et Justice » en hébreu.
    Merci d’avance pour votre réponse
    Cordialement, Marion.

    • Bonjour Marion,
      Je ne suis pas aussi sûr que vous que la nature de la relation USA/Israël relève de l’amitié. Je crois, par contre, qu’il y a une forte implication religieuse dans la motivation américaine et cela peut faire penser à l’amitié. Par ailleurs, la présence d’un allié au Proche et Moyen Orient est une réalité précieuse pour l’US Army en cas de conflit dans la région, Israël demeurant une appréciable base de transit.
      Excellente journée Marion et très cordial chalom.
      NB/ L’expression liberté et justice, pourrait se traduire par HOFECH OUTSEDEK.

      • Marion dit :

        Il est vrai que dans les relations Israel/USA, les intérêts économiques et statégiques rentrent en ligne de compte, mais je reste persuadée que si les Etats-Unis soutiennent Israel c’est un peu plus que par simple stratégie- les USA se sont en effet mis à dos un certain nombre de pays parce-qu’ils ont « fait alliance » avec l’Etat hébreu (c’est d’ailleurs un triste constat, même si les USA et Israel partagent aussi le fait de ne pas être très apprécié par le reste du monde!).

        Pour la traduction, pourriez-vous également me traduire cette expression avec alphabet hébraique- excusez moi pour le dérangement et merci d’avance.
        Cordialement

        • Bonjour Marion,
          Désolé de nuancer votre propos mais je ne crois pas à « l’amitié en politique ». Deux éléments, cependant, iraient dans votre sens: l’amitié des Evangélistes pour Israël et la puissance du lobby juif aux USA.
          Marion, je vous souhaite le meilleur pour cette journée

        • Merci pour votre témoignage, sa finesse, sa délicatesse et son audacieuse bienveillance.

          • Marion dit :

            L’amitié en politique n’est peut-être pas possible, mais l’amitié entre les peuples l’est, à mon avis.
            Merci à vous d’avoir pris le temps de me répondre,
            Je vous souhaite un excellent Shabbat.
            Cordialement, Marion.

  3. elyane dit :

    Oui, il vaut mieux etre seul que mal accompagné, Israel, est seul,mal accompagné, Mais Majestueusement en pleine vie!!!!!
    Alors Arnold, Oui le pastis se fait rare…vous aussi sur un site que nous aimons tous les 2!!
    Mais, cela ne m’empeche pas de vous lire, et que du fond du coeur je vous dis LE HAIM ET CHALOM!!!
    Amitiés et Soleil
    Elyane

    • Merci Elyane pour votre générosité. Quant au Pastis, je le prends n’importe où, à condition que ce soit entre amis. Et, comme c’est le cas, je répondrai présent à toute invitation.
      J’ai lu votre échange avec Ephraïm qui s’il n’est pas un « petit Monsieur » ne s’adresse pas, pour autant, à une « petite dame. »
      Bravo Elyane, vos propos touchent plus qu’une bibliothèque parce qu’ils viennent de cette région de l’être où l’on ne peut mentir. Puisque la vérité vous précède, vraiment, on ne peut qu’être honoré d’avoir croisé votre chemin.
      Lumière, paix et joie au programme de votre Chabbat: Je le veux!!!

      • elyane dit :

        Oui l’échange avec Ephraim m’a été salutaire, cet Homme m’a adressé un message extraordinaire. je suis contente de savoir, que vous passez…incognito…sur PV, certainement, parceque vous avez beaucoup de travail.
        Merci de vos compliments, et moi aussi je suis heureuse d’avoir croisé votre chemin, j’espère de tout mon coeur que ce pastis un jour nous le boirons ..à plusieurs..
        Alors…Lumière, paix joie, et …Sérénité à vous aussi, CHABBAT CHALOM, et le haim Arnold!!!!!

Laisser un commentaire