Célébration de la lumière, soit, mais de quelle lumière s’agit-il ? De la lumière qui apparut sur injonction divine le premier jour de la création, alors que le soleil ne fut créé que le quatrième jour ! Lumière, technique de la vision descriptive ou capacité à discerner les êtres et les choses en transparence ?
Une fiole d’huile destinée à ne brûler qu’une seule journée et qui se consume en huit jours, est ce là un fait suffisant pour désigner un miracle ? Un miracle, est le plus souvent un fait extraordinaire dont la survenue permet à l’homme, soit d’accomplir des prodiges, soit d’être protégé d’un mal inévitable et fatal. En quoi cette fiole d’huile est-elle donc un miracle ?
Qu’il y ait unanimité pour définir là un fait relevant d’une intervention surnaturelle a de quoi surprendre ? Qu’une quantité d’huile prévue pour vingt quatre heures dépasse le projet initial, surprenant, certes, mais de là à instituer une célébration annuelle avec un rituel précis et rigoureux nous oblige à dépasser les vérités apprises à un premier niveau et à essayer d’entrevoir plus haut. D’abord, les textes sont sans ambigüité, le miracle de Hanoucah n’est pas la victoire militaire sur les Grecs, c’est effectivement, ce surcroît de lumière et d’énergie accordé aux hommes, dont le premier sens paraît indiquer, qu’en dépit de l’apparence, les ingrédients dispensateurs de lumière ne dépendent pas de l’homme !
Or, qui furent les hommes qui développèrent l’hérésie selon laquelle l’homme est la fin dernière, c’est-à-dire la source de tout progrès, de toute lumière ? Qui furent-ils, ceux qui proclamèrent que la source de tout pouvoir ne peut être que la démocratie ? Qui furent-ils ceux qui firent croire à l’homme qu’il était la lumière du monde : Les Grecs ! Ceux qui s’approprièrent la Judée au moment où Hanouca fut instituée.
Il fallut donc donner aux pères de la philosophie une leçon de modestie et adresser aux Juifs de tout temps une mise en garde. Pour la modestie, (et là, nos Maîtres frappèrent fort) pas de confusion possible : Voir, comprendre, analyser et conclure ne sont pas des valeurs acquises par l’homme, les moyens qui en permettent le bénéfice, ne dépendent pas de lui. La symbolique de la fiole est parlante, surtout pour les Grecs, habitués à cet environnement où dieux et humains mêlaient parfois leur destin. Le combustible permettant la vision n’est pas d’essence humaine.
Quant aux Juifs, on attire leur attention sur le sens de « Hanouca » « inauguration », du temple en l’occurrence. Mais une fois, inauguré, pourquoi, continuer de célébrer une consécration pour un bâtiment dont, il ne reste, pour l’instant, que des ruines ? A moins que la Hanouca dont il est question soit celle du temple intérieur, celle de notre propre maison, de nous-mêmes, de nos consciences, de nos maisons de pierre et de notre maison nationale, l’Etat Juif, dont chaque avancée historique est un pas de plus vers la lumière. La Hanouca, l’inauguration, serait donc un phénomène permanent de la conscience juive !
Quant au jaillissement de la lumière que les Grecs nommèrent « l’idée », l’homme en maîtrise t-il la naissance ? Certaines idées ne relèvent-elles pas du miracle ? L’idée que le moment était arrivé de proclamer l’Indépendance d’Israël est-elle apparue par génération spontanée ?