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THEINVENTIONOFLYINGposter1Pour faire court, bref et utile, le Judaïsme désigné en qualité de religion des Juifs est un mot inconnu dans la bible et le Talmud. Si le terme était adéquat pour désigner la réalité religieuse juive, il est pour le moins surprenant qu’il reste inconnu à ceux là mêmes chargés de la définir. S’il a été façonné de cette façon par les Chrétiens pour désigner la religion des Juifs, c’est pour une raison théologique essentielle.

Couper les racines terrestres, judéennes pour être précis, et réduire l’identité judaïque à une pratique religieuse, ce qu’elle n’a jamais été. Ainsi qu’on le verra, le terme choisi pour désigner l’identité juive a un lien très étroit avec la terre d’Israël, la Judée notamment.

Le mot Juif en hébreu se dit Yéoudi, c’est-à-dire d’abord et essentiellement, Judéen, homme de Judée et pas Juif, qui n’a aucun sens ! L’identité désigne d’abord le point d’ancrage terrestre. Au passage, on remarquera que le sionisme est donc une vieille, une très vieille histoire juive…

D’autre part, aucun mot dans la langue hébraïque ne traduit Judaïsme avec le seul contenu religieux que les Chrétiens y ont mis. Religion se dit Dat, mais sans nécessairement de connotation juive. Il y a, par exemple, le Misrad Hadatot, Ministère des religions. Mais aucun mot fourre-tout, qui présenterait pour les Juifs l’inconvénient de relever d’une attitude seulement religieuse, pour se définir, semblable à la religion chrétienne et qui exclurait, par conséquent de l’identité, les non-pratiquants.

Pour les Chrétiens, le bénéfice est tangible. Il accorde l’avantage d’inoculer le poison assimilationniste qui d’abord ferait oublier aux Yéoudim qu’ils sont, avant tout des Judéens en Exil. Puis vint la persuasion de leur identité essentiellement religieuse et « accomplie ». Coupés de leur support terrestre qui leur donne leur vraie dimension rédemptrice, ne leur reste qu’une « religion » misérable, tout comme l’état dans lequel on les maintenait.

Pourrait avoir le sens de religion, le mot yaadout, mais, impossible d’échapper à la fatalité, il renvoie d’abord à Judée ! Tout comme le verbe se convertir LéitYaed ou Yioud, conversion au Judaïsme renvoient à Yéoud, pays de Judas. Comme si le Juif (terme impropre comme on l’a vu) quel que soit le lieu où il se trouve ne recouvre de réalité que par rapport à son support terrestre.

Dans l’appellation « Judaïsme » employée pour désigner l’aspect religieux est donc occultée sciemment l’implication judéenne. Il y eut, probablement des intentions multiples. Voyons tout d’abord ce qu’en dit la « Bible des mots » le Littré. Judaïsme : « Etat, selon les Chrétiens, d’infériorité de la loi ancienne par rapport à l’Evangile. »

Voilà qui est clair ! Et cette citation de Pascal, toujours extraite du Littré p 3383 : « je ne demande pas aussi d’être dans une plénitude de mots sans consolation car c’est un état de… Judaïsme » (Prière pour le bon usage des…maladies !!!) L’intention ne prête pas à l’équivoque : le Judaïsme est la religion d’un peuple réprouvé qui doit oublier ses attaches judéennes.

L’orchestration était astucieuse. Elle visait à persuader les Juifs, que la Judée relevait de temps antiques et qu’il n’en subsistait que des reliques moribondes « aveugles » et « perfides ». Petit à petit s’est répandu un fléau tout aussi ravageur que l’Inquisition : l’oubli qu’être Yéoudi, avant toute considération religieuse, morale ou philosophique était d’abord l’affirmation d’être du pays de Judée. Ce mal d’origine chrétienne continue, de nos jours ses ravages.

Par ailleurs, et, toujours dans cette cohérence il n’est pas inutile de rappeler que Yéhouda, est le fondateur de la dynastie royale. Présenter misérablement ses descendants n’est pas gratuit. Et, Juda, (Judaïsme) est le traître des Evangiles !

En désignant la pratique juive sous ce terme, la référence incontournable à la terre d’Israël a été éloignée, pourtant omniprésente dans l’étymologie du terme Judaïsme, abandonnée à l’avantage de la désignation d’une royauté déchue. Cela fait penser à Amane, grand vizir d’Assuérus qui voulant trouver une date funeste aux Juifs pour les exterminer, choisit la date anniversaire de la mort de Moïse.

Il ignorait que c’était aussi la date de naissance du plus grand des prophètes. Que Judaïsme soit employé par les Chrétiens, quand bien même, il dissimule mal la mutilation dénoncée plus haut, est dans l’ordre des choses, tout comme il est dans la cohérence de l’ordre théologique papal de désigner par terre sainte, la terre d’Israël.

Mais que des Juifs persistent à évoquer le « Judaïsme » qui, encore une fois ne veut rien dire littéralement parlant, réduit l’idéal rédempteur des Yéhoudim (hommes de Judée) à des pratiques qui, hors leur contexte judéen, restent de bien obsolètes mascarades.

Arnold Lagémi.  www.parolevolee.com

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