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par Arnold Lagémi 

Chaque discours d’une personnalité politique en visite en Israël s’accompagne inévitablement de la formule consacrée : « Naissance d’un Etat Palestinien et sécurité d’Israël, dans des frontières sûres et reconnues. » 

 Et certains observateurs partiaux s’empressent de préciser que les « conquêtes » Israéliennes  de 67 sont la cause de l’absence de reconnaissance et de sécurité des frontières. Comme si la réalité fut différente avant la Guerre des Six Jours. Les frontières d’Israël n’ont jamais été clairement  définies et acceptées par les Arabes.

 Ceux-ci  s’y sont toujours opposés. Accepter le partage en 1947, tel que l’ONU le préconisait c’était directement, reconnaître Israël. D’où, le refus arabe.  Le préalable incontournable, imputable à l’ONU, était d’obliger les parties à reconnaître et admettre le cadre frontalier du futur Etat d’Israël. Permettre, la naissance d’Israël sans, auparavant, avoir déterminé  et fait accepter un cadre délimitant les attributions territoriales, suscite des interrogations graves sur les motifs qui conduisirent l’ONU à autoriser la naissance du jeune Etat Juif. 

 Quand   l’Etat Juif  fut proclamé en 1948, les frontières alors définies et reconnues, par quelques pays et niées par la majorité du monde arabe suivirent les lignes d’armistice de la guerre israélo-arabe de 1948.  Pourquoi l’ONU créa-t-elle un précédent en acceptant un tracé frontalier après le conflit  de 48 et pas celui de 67 ? Il s’agissait pourtant de reprendre partie, sinon tout,  de ce dont les Juifs avaient été ravis : Jérusalem, la Judée, des réalités, dont le nom seul désigne l’identité du propriétaire ! 

 Quels Etats Arabes acceptèrent le tracé des frontières , tel qu’il apparut,  après la guerre de 48 ?

  Les frontières n’étaient pas, clairement définies et acceptées avant la guerre de 67. Et aujourd’hui, le problème n’a guère changé pour refuser à Israël une place parmi les Nations. A savoir, qu’après plus de soixante ans d’existence, la réalité frontalière d’Israël est tout aussi « vagabonde  » que la caricature du « Juif errant. » Une question naïve, mais je la pose cependant, parce que la naïveté est en prise directe avec les notions de justice et d’injustice : « Quel pays accepterait d’ignorer le tracé de ses frontières et se contenterait d’une ébauche ? » 

 Pour de nombreuses réalités historiques, l’issue des grands, moyens ou petits conflits a presque toujours eu, pour conséquence un nouveau découpage des frontières. Et bien là aussi, le traitement appliqué à Israël se soustrait à la règle commune. 

 Chaque période, chaque décennie varie dans la gamme des prétextes expliquant, justifiant le refus de l’Etat d’Israël. Comment peut-on sérieusement évoquer des « frontières sûres et reconnues » alors que les livres d’histoire en usage dans les pays Arabes « ignorent » la réalité israélienne ? 

Que l’ONU ait permis, dans ces conditions, la création de l’Etat Juif mériterait qu’on se penche sérieusement sur les archives de l’époque afin d’en discerner les motivations réelles, au regard des réalités. Autoriser la création de l’Etat Juif,  sans contraindre les Etats Arabes à l’acceptation de l’Etat Juif, c’est exposer à court terme, ce jeune Etat à des risques majeurs. Il ne serait pas étranger à l’immoralité des Nations que de faire semblant de racheter l’horreur concentrationnaire en autorisant la naissance d’Israël tout en espérant que la fragilité du jeune Etat l’exposerait de telle façon,  que le pronostic vital  serait compromis dès la première confrontation.

Mais le destin en décida autrement !

LA REPRODUCTION DE CET ARTICLE EST LICITE SOUS RESERVE D’EN INDIQUER LA SOURCE :   http://www.arnoldlagemi.com/

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