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 Le personnage suscite autant de passion qu’aux heures chaudes de la guerre d’Algérie dont les nombreux témoins gardent à cet égard un ressentiment légitime pour manquement à la parole donnée. Je voudrais insister sur deux ou trois éléments dont la portée est encore perceptible aujourd’hui.

Sans aucun doute, la conférence de presse de 1967 a été le point de départ de l’antisionisme en France et dans le monde. Seul, un homme de cette stature pouvait donner mauvaise conscience à la gauche et lui montrer le chemin où elle devrait s’engager. C’est lui et lui seul qui sut tirer les conséquences de la guerre de 67, dans le sens de la délégitimation sioniste. Il est donc le père fondateur de l’antisionisme européen,  parce qu’il sut exploiter l’immense crédit dont il était porteur pour le mettre au service du ressentiment antisioniste.

Pour autant, il ne fut pas antisémite et, je pense qu’il a été probablement le seul à ne pas être, dans ces conditions, entraîné sur cette voie par les réserves à l’égard de l’Etat Juif qui y auraient naturellement conduit plus d’un qui ne fut pas nanti d’une idée telle de la France qu’elle l’en protégeât.

L’initiative visant à délégitimer le mouvement sioniste est d’une extrême gravité car en s’en faisant l’artisan, de Gaulle savait que les suites seraient longues, périlleuses et préjudiciables,  parce qu’elles seraient initiées, non par un politicien mais par un homme de l’histoire.

 

De Gaulle disait que, pour immense que fut le crime de Pétain, la France ne doit jamais oublier que le signataire du « statut des Juifs » fut aussi le vainqueur à Verdun, de la plus grande bataille du premier conflit mondial.

Et bien, pour immense que fut « celui qui maintint l’honneur de la France comme un invincible songe, » nous n’oublierons pas le manquement à l’honneur en Algérie et le coup bas asséné à  l’Etat d’Israël, pourtant désigné lors de la visite de Ben Gourion à Paris « notre ami, notre allié. »

Ma conclusion sera grave, lucide et réaliste. Tout homme solitaire peut être notre ami parce que sa solitude le déconnecte de forces, de partis, bref de la collectivité,  donc de l’histoire globale Occidentale qui, dans les  grandes lignes de sa civilisation n’atteste pas de son intérêt pour les Juifs.

Par contre, dès lors qu’un homme (ou une femme) est porteur d’un idéal collectif, ou seulement un de ses porte-parole,  que cet idéal adopte ou rejette toute référence aux spiritualités, on constatera  la résurgence du ressentiment anti juif ; qui, pour des raisons théologiques, qui, pour des motifs économiques ou politiques. Théologiquement, l’Eglise a remplacé Israël, économiquement, les Juifs sont aux commandes et politiquement le sionisme est un crime. Tout ce qui est Juif est donc entaché d’irrégularité et de carence rédhibitoire.

Ce que je viens d’écrire est d’autant douloureux que j’ai toujours voué à cet homme une admiration doublée d’une fascination. Quoiqu’il en soit, quand j’enseignais de Gaulle, c’était bien plus en disciple qu’en historien et je ne le regrette pas. Car susciter la fascination est bien plus exaltant que retenir des dates… Bien modestement, je comprends, toutefois, et, plus que jamais, combien il a dû être difficile à Abraham de détruire …les idoles de son père !

Une Réponse à “DE GAULLE, PROMOTEUR DE L’ANTISIONISME !”

  1. elyane dit :

    Cher Arnold,
    Très honnetement, je pense fermement que CDG était un profond antisémite…qui s’ignorait peut-etre? Il ne m’a jamais fascinée, je le trouvais arrogant et sur de lui..
    Bonne journée Arnold et…LE HAIM

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