C’est à l’inauguration de la Maison de la Culture à Bourges que, représentant du journal Combat, je rencontrai André Malraux pour la première fois.
En souvenir de Bourges, où je reçus la foudre,
En souvenir de Bourges où tout s’éteignit, hormis le réveil du disciple,
En souvenir de Bourges où l’amour du dépassement fut si fort, que jamais je n’imaginai qu’il fût vaincu par la vérité trahie,
En souvenir de Bourges, et de ses illusions immenses,
En souvenir du seul Maître d’Occident dont j’essaie de préserver la présence, mais dont je sais, par la tristesse singulière qui m’étreint, que c’est mon père qu’on emporte, une deuxième fois vers le néant.
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Ma rencontre avec celui que de Gaulle aimait parce que « dans le débat, quand le sujet est grave, son fulgurant jugement m’aide à dissiper les ombres, …. » fut avec Manitou, la deuxième confrontation de ma vie avec l’ultime et l’essentiel.
Et pourtant, en dépit de mes contorsions pour éviter de voir, j’écris aujourd’hui, ce qui était inimaginable, il y a encore quelques mois. André Malraux, en s’abstenant de prendre position quand de Gaulle condamna l’entrée en guerre d’Israël en 1967, a préféré l’estime d’un homme à ce qui fut le ferment de sa vie : la vérité et la justice !
Je commence ce voyage intérieur en rapportant l’appréciation de Malraux sur la gauche française. En dépit des intonations obsolètes, allez jusqu’au bout, le génie ne croise pas souvent notre route. (cf lien à la fin de cette page.)
J’écrirai pour ceux qui trouvent quelque intérêt dans les voyages initiatiques mes observations aux étapes importantes qui, je le sais n’échapperont pas au malaise. On ne détruit pas, sans conséquence, les idoles de son père !
En cette période de doute et, peut-être de décadence, il est bon de tendre la joue et d’être éclaboussé par la grandeur !
Prêtez l’oreille, vous allez entendre la voix de la France !
http://www.youtube.com/watch?feature=endscreen&v=3u9sXqhP5gU&NR=1
