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Il est singulier d’observer qu’aucun régime politique,   monarchie absolue ou parlementaire, république libérale  ou communiste)  n’a pu éliminer l’antisémitisme. Que celui-ci fût érigé en règle d’Etat ou limité à un mouvement d’opinion, les Nations, ont, toutes, entraîné,  dans leur sillage, cette tare honteuse de la désignation juive,  assimilée à une « race maudite » dans la formulation religieuse,  particulière à l’Ancien Régime ou à un « peuple pervers et dégénéré » dans une vision laïque du monde, telle  que le fascisme italien ou le nazisme situaient la place des Juifs.


Transformé par les subtilités de l’adaptation au monde moderne, l’antisémitisme est devenu l’anti sionisme. Les appellations changent mais les contenus restent identiques. L’anti Judaïsme de jadis, ne pouvant maintenir son droit de cité dans une société qui considérait que le « ciel était vide » devait trouver une orientation à ce « capital haineux » qui n’ayant plus d’occasion à s’exercer, n’en restait, pas moins présent.


La virtuosité antisémite manifesta une habileté singulière en transformant une haine à objet humain en aversion idéologique. L’idée sioniste, la vision sioniste prirent la place des Juifs. L’artifice ne put se maintenir bien longtemps et l’objet de la haine s’estompa très vite pour ne considérer exclusivement que celles et ceux qui adhérèrent à la certitude que l’Etat Juif avait ressuscité à Bâle en 1897. L’antisémitisme retrouvait ses quartiers, qu’en vérité, il n’avait jamais quittés.


Il est assez significatif d’observer la vitesse exceptionnelle avec laquelle une « théorie politique » nouvelle,  devenue une réalité géo politique incontournable,  prit possession de l’espace vacant abandonné par l’antisémitisme devenu impraticable, la Shoah aidant.


Le langage des Nations reste silencieux sur la légitimité sioniste. A-t-on entendu un Chef d’Etat évoquer les droits historiques du peuple juif ? Le discours non-juif  se borne à admettre, reconnaître et encourager « des frontières sûres et reconnues » mais maintient un black-out, voire une chape plombée sur   le droit du peuple Juif à disposer de sa terre.


Or, encourager l’établissement d’une « sûreté » des frontières sans le préalable de la reconnaissance de la légitimité sioniste, c’est se préparer à transformer, réduire celle-ci à la cause du trouble moyen oriental.


C’est retourner imperceptiblement, à l’antisémitisme,    vieux démon, inhérent à l’Occident, valeur patrimoniale de celui-ci, dont il fournit la preuve qu’il ne s’en dégagera jamais, par ce que, telle n’est pas et ne sera jamais son intention.

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