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Le déclin de l’Occident ou la déliquescence de l’Esprit Critique  semblent ne pas altérer la fascination pour  Paris, qui amène, plus souvent, les étrangers à « frapper » aux portes de la capitale française,  qu’à conduire les Parisiens à cogner aux portes d’ailleurs !

Séjourner à Paris est un  fait incisif pour l’esprit. Celui-ci y découvre l’attrait du provisoire et la séduction du temporaire. L’admiration pour Paris se révèle, cependant,  presqu’irrationnelle, suggérant parfois  l’ébauche du spirituel  et toujours celle du passionnel. Parce que Paris, est de toutes les capitales, d’abord celle de la passion sans mesure  qui se maintient,  par un   naturel sans nuance. Et si vous lui découvrez une identité complexe, sachez qu’elle sait passer, sans préavis,  de la placidité de l’ours à la cruauté du lion !

Le sentiment est d’autant plus conquérant qu’on y a séjourné dans le temps de formation de l’esprit et du façonnement de la conscience. Et si Paris fascine et  fascinera  longtemps, c’est assurément bien plus,  par tout ce dont cette ville nous a aidés à nous libérer,  que par tout ce qu’elle s’est efforcée à édifier.

En dépit de ses édifices consacrés, de l’histoire de Ste Geneviève et du rôle joué dans la christianisation du pays, Paris est une ville où l’on ose ! Oui, l’emploi du verbe oser me semble tout à fait correspondre à la vocation  de Paris et au souvenir qu’on en garde ! Oser, c’est d’abord penser, le reste n’a presque pas d’importance ! Or, penser, oser à Paris, c’est d’abord être tenté de réfléchir dans la catégorie très personnelle de la libération plus que de la liberté.

Participer à la libération de soi même ou de son pays demandent  des comptes à chacun,  alors que la liberté…L’exaltation, est ici interpelée et libération  entraînera  rébellion, sœur jumelle de l’impertinence que suivra souvent l’insolence  devenue  audace par la magie d’une ville, toujours championne des libertés pour le monde.

Qu’on y arrive en avion, en train ou en vélo, le sentiment du sacré qu’on pourrait avoir conservé,  sera mis à l’épreuve sans compassion ou indulgence et sans délai. Il se heurtera à des tentations, ou des éventualités de concession et  s’avouera troublé par les compromis inévitables. Il sera bien hasardeux de faire taire la certitude que la ville, dont les habitants  frappés de démence n’hésitèrent pas à   raccourcir le roi de France, inocule à tout visiteur le ferment de l’audace.

On sort souvent de Paris « libéré » (e) Presque toujours on y entre « aliéné » (e) « timide » « retenu (e) et réservé » (e).

Jérusalem possède le charme opposé,  plus que contraire,  d’avoir su (quand bien même elle y fut  souvent  contrainte,  conserver distinction et délicatesse dans la soumission à ce qui dépasse et l’obéissance éprouvée qui donne le droit de commander aux autres.

Investie de la mission d’unifier le peuple juif, Jérusalem possède cette vertu des villes royales ou cités impériales qui ont gardé ce pouvoir privilégié de rejeter tout occupant dont les préoccupations n’raient pas dans le sens de la réalisation de cette unité qui  dépasse.

Capitale de l’Etat d’Israël, elle est surtout reine des consciences et Princesse d’un éternel présent qui lui conserve  l’audace de Paris sans le fourvoiement qui souvent l’accompagne. Ce présent tout en se nourrissant du passé,  lui octroie le statut  d’une métropole qui ne trouve ses racines que dans la soumission à un Maître qui l’aura assuré, par son sang et son âme, qu’ hormis sa ville royale, il ignore toute autre passion.

Est-ce trahir, que découvrir, vivre et assumer deux passions ?

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