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 Par Arnold Lagémi 

Sous ma plume, souvent critique à l’égard de l’Eglise, le témoignage ci-après n’aura que plus de relief. J’ai échangé à plusieurs reprises avec Sœur Claire sur le site terredisraël et j’ai toujours senti et constaté une attitude et un intérêt assez exceptionnels pour Israël et sa vocation. 

Mais aujourd’hui le message que m’envoie Sœur Claire m’a troublé, car, elle est prête et volontaire à l’action afin de démontrer la sincérité du pardon. En quoi, me direz vous, cette attitude est exceptionnelle ? Elle l’est en effet, car Sœur Claire a reconnu que les discours ne suffisaient pas à absoudre les Chrétiens des crimes commis au cours de l’histoire et qu’il fallait faire suivre les paroles d’actes rédempteurs et salvateurs. Des détails sur ces échanges publics qui restent vérifiables seront précieux et édifiants pour les lecteurs qui ne les avaient pas lus. 

Suite à mon article insistant sur la nécessité pour l’Eglise, de reconnaître Jérusalem capitale d’Israël Sœur Claire me confirma sa convergence de vue, tout en prévoyant des désordres parmi les Chrétiens vivant dans le monde Arabe. Je lui demandai quels efforts les Chrétiens étaient prêts à fournir pour confirmer leur amitié. Sans hésiter, Sœur Claire me dit que les « martyrs d’Israël » imposaient de reconnaître Jérusalem. 

 Je précisais, par ailleurs que la statue de la cathédrale de Strasbourg, représentantla synagogue découronnée avec un bandeau sur les yeux était inacceptable.Réponse de cette religieuse : « Je déteste ces statues qui sont sur le portail de la cathédrale. Il faut intervenir auprès de l’évêque de Strasbourg !!! » 

J’écrivais à Sœur Claire : « Ce que les Juifs attendent, ce sont des gestes, comprenez le, je vous prie. C’est par des gestes qu’ils ont été meurtris, c’est par des gestes qu’ils seront apaisés et les Chrétiens pardonnés. » Réponse de Sœur Claire : « Comme vous avez raison et comme j’attends cela avec impatience !!! 

C’est la première fois que j’entends la  représentante d’une congrégation religieuse reconnaître la nécessité de la REPARATION à l’égard des Juifs C’est un immense progrès ! 

Aujourd’hui, Sœur Claire m’écrit : « Le grand pêché de l’Eglise, c’est d’avoir ignoré ces versets (fondant la permanence de l’Election) On y arrivera. Nous avons 2000 ans de retard et d’aveuglement mais les goyms finiront bien par saisir un Juif par ses tsitsiths et lui dire : 

« Nous voulons aller avec toi parce que nous savons que l’E.ternel est avec toi Depuis Vatican II, il y en a qui essayent de sortir de la boue de l’antisémitisme et de vivre cette parole qui change tout. Mais, Maître du Monde, que c’est long. Il faudrait NOUS AIDER A Y PARVENIR. » 

On est loin des discours sibyllins et hautains des dignitaires de l’Eglise. Une religieuse qui comprend la nécessité d’actes réparateurs qui veut marcher à côté d’Israël parce que D.ieu est avec lui et qui sollicite l’aide d’Israël pour y parvenir » reste une initiative d’une exceptionnelle grandeur, parce qu’elle privilégie les gestes aux paroles. Sœur Claire intègre cette ultime vérité : si le pardon est demandé par des mots, c’est par des gestes qu’il sera obtenu.

 Non, Chère sœur, vous n’êtes pas le « matelot au fond de la calle », que vous déclarez être, vous êtes l’exemple dont l’Eglise doit s’inspirer, parce que vous êtes son honneur.   Par sa voix  bien modeste, le Juif que je suis et qui sait qu’il sera rejoint par d’autres, vous rend hommage.

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